Les jeux de l’ombre et de la lumière dynamisent la littérature occidentale : les poètes modernes et les peintres ont fait vibrer les merveilles de cet oxymore originel, à la suite des poètes grecs, notamment les poètes belges et suisses du 20e siècle.
Les jeux de l’ombre et de la lumière dynamisent toute la littérature occidentale. Avant même que la Bible et que son « Fiat Lux ! » aient commencé à marquer les cultures de l’Europe, les poètes grecs ont décrit la rencontre de la nuit et du jour comme un fabuleux miracle. Chez Hésiode, l’ombre double accouche d’une double clarté, révélant de ce fait la fécondité de la nuit – une nuit propice à toutes les antithèses, aux chatoiements de la clarté vacillante, comme aux paradoxes de l’ignorance et de la révélation. Les peintres, de leur côté, ne se sont pas fait défaut de faire vibrer les merveilles de cet oxymore originel. De Piero della Francesca à Magritte, ils ont chanté le sortilège de la lumière chiche et de la ténèbre envahissante. Et ce fut bien souvent pour introduire dans la toile, par la magie du clair-obscur, une réflexion sur la destinée humaine, sur la vanité des choses, mais aussi sur la connaissance – celle que célébrera l’époque des Lumières ou celle, encore, que l’expérience mystique offre d’atteindre. De la même façon, les poètes modernes se sont plu à suivre alternativement le sillage de Novalis et de ses Hymnes à la Nuit ou encore celui de Hölderlin, apôtre de la lumière tranchante, lointain descendant d’Icare qui, pour s’être trop approché du soleil, finit par sombrer dans les ténèbres de la folie.
Ce sont ces deux grandes voies de la création poétique qu’explorent les études rassemblées ici et consacrées non seulement aux plus importants poètes suisses ou belges du 20e siècle, mais encore à quelques-uns de leurs frères de l’ombre.
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