« J’étais alors en Allemagne, où l’occasion des guerres (…) m’avait appelé ». Au-delà de ces quelques mots, on ne sait presque rien des circonstances qui entourent la naissance du projet philosophique cartésien. L’ouvrage tâche d’évaluer ce qu’elles apportent à l’intelligence du projet de fondation d’une nouvelle science mathématique de la nature.
« J’étais alors en Allemagne, où l’occasion des guerres qui n’y sont pas encore finies m’avait appelé… ». C’est ainsi que l’auteur anonyme du Discours de la méthode (1637) entame le récit d’une autobiographie intellectuelle que la postérité s’accorde à regarder comme l’acte de naissance de la philosophie moderne.
On ne sait pourtant presque rien, ni du projet lui-même, ni des circonstances qui entourent sa naissance. Aussi cette enquête cherche-t-elle à y accéder, non depuis l’œuvre achevée de Descartes, mais depuis le sol où s’enracine l’arbre de sa philosophie.
En Allemagne, en 1619, Descartes a-t-il rencontré Kepler, le mathématicien Faulhaber, ou un quelconque représentant de la société Rose-Croix ? A-t-il visité Kassel, Butzbach, Linz ou Prague ?
Cet ouvrage s’emploie à départager ces hypothèses, et surtout à en évaluer l’intérêt philosophique : qu’apportent-elles à l’intelligence du projet cartésien, et par extension, de toute la philosophie comme projet de fondation de la science mathématique de la nature ?
Deuxième édition, revue et augmentée.
Avant-propos à la seconde édition
Préface de Michel Fichant à l’édition originale
Introduction
« 10 novembre 1619 » : la science admirable et le commencement perdu
Descartes palimpseste
Histoire et géographie du point de départ
Natures simples, méthode, révolution copernicienne
Science, morale et politique chez les Schwärmer.
De l’Ars brevis à la morale par provision
Descartes et les Rose-Croix
L’epistèmè paradisiaque des weigeliens
Besold, Descartes et les fondements de la science universelle
Le déclin du principe de contradiction
Position du problème
Descartes et Nicolas de Cues
La triple limite du principe de contradiction
Des mathématiques à la méthode
L’horizon keplérien des premières pensées
Le Kometenstreit ulmien
L’ontologie élémentaire de la méthode
Les vérités éternelles en Allemagne, 1610-1630
Kepler et le rôle constituant de l’entendement mathématique
Sur la primauté de la mathesis
L’infini
Comètes et taches solaires : sur l’origine obscure de la fable du monde
L’ordre du discours et la fabrique du monde
Sous le masque de la fable : les hétérodoxes dans le débat cosmologique des années 1610
Conclusion
30,00 € TTC
Presses Universitaires de Strasbourg
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