Botho Strauss a montré un intérêt constant pour les sciences contemporaines auxquelles il a emprunté des concepts et des modèles. Il refuse de réduire la science à sa fonction de connaissance pour y déceler un moyen de reconduire le mystère des choses.
Botho Strauss a montré un intérêt constant pour les sciences contemporaines – physique quantique, biologie, cybernétique, neurosciences – auxquelles il a emprunté des concepts et des modèles qui irriguent son écriture romanesque et théâtrale. Ne séparant pas les effets cognitifs de la science de ses effets esthétiques, il la met à l’œuvre à la fois comme modèle heuristique, comme moyen d’organiser la signification et comme méthode d’agencement textuel. Mais la véritable originalité de son entreprise se situe ailleurs, dans l’usage qui refuse de réduire la science à sa fonction de connaissance pour y déceler au contraire un moyen de reconduire le mystère des choses. À un moment de leur histoire où elles s’ouvrent au complexe et renoncent à leur prétention de réduire le monde sensible à une connaissance sans reste, les sciences pourraient en effet conclure une nouvelle alliance avec la poésie pour frayer une voie commune au savoir et au secret. C’est sur ce paradoxe que Strauss fait reposer sa poétique de la science, dont l’ambition secrète est de reconquérir une unité originelle du savoir, au-delà des partages fondateurs de notre culture, et par là d’esquisser les contours d’une nouvelle gnose réalisant la synthèse du mythe, de la science et de la théologie.
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