Les Cahiers philosophiques de Strasbourg n°13/2002

Peu d’œuvres ont été autant écartelées par des interprétations divergentes et confrontées à partir d’elles à des apories qui leur revenaient comme intrinsèques : il fallut lire Rousseau dans l’alternative de la critique littéraire et du commentaire philosophique, de l’idéalisme romantique et de la politique révolutionnaire, chacune de ces voies ramifiant elle-même une pluralité de cheminements contrastés. Saisir l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau dans la conscience d’une réception qui le fait toujours se précéder et se suivre dans sa trame aporétique, exige l’effort renouvelé de le lire.

Dans cette tentative s’engagent ici un ensemble de lectures où se cherche l’élaboration d’une voie unifiée en direction d’un réalisme politique inédit, qui mettrait enfin à l’épreuve le rôle d’alibi que jouent les alternatives et les conjonctions quand s’impose une conception unitaire de l’anthropologie et de la politique. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage se distribuent ainsi selon les deux formes possibles de cette unité, politique et anthropologie, anthropologie et politique.