Libre essai sociologique sur le caractère unique, peut-être irremplaçable du symbolique religieux, surtout à notre époque, où les religions restent peut-être ce que les hommes ont institué de plus fort pour répondre au défi de l’inconnaissable.
Les athées portent souvent sur la religion un jugement négatif, sans appel. La religion ne serait qu’illusions, mensonges, un produit de l’infantilisme de l’homme, de sa misère. Naissance des dieux, devenir de l’Homme est un libre essai sociologique sur le caractère unique, peut-être irremplaçable du symbolique religieux.
L’espèce humaine est placée dans un monde où se trouvent mêlés pour elle ce qu’elle connaît ou peut connaître et ce qui reste inconnaissable. C’est avec son imagination que l’homme assume cette situation ; non pas l’imagination d’un seul, mais l’imagination de tous. De même que la parole de tous donne naissance à l’institution du langage, l’imagination de tous s’exprimant dans les rituels et les mythologies donne naissance à un imaginaire institué où nous pouvons connaître la bienfaisance des divinités secourables et accomplir une part de l’élaboration de nos valeurs et des règles morales qui concourent à notre devenir-humain.
Assurément, les temps modernes ont mené contre les religions traditionnelles un double assaut : la science d’abord qui érode les mythes et la théologie ; la démocratie ensuite parce qu’elle définit une autre autorité fondatrice des lois que Dieu lui-même.
Or, les religions résistent. Elles doivent s’adapter mais elles restent peut-être ce que les hommes ont institué de plus fort pour répondre au défi de l’inconnaissable, s’agissant non seulement de l’avenir du monde, mais aussi de notre identité au cœur de nous-mêmes.
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