Les “voix du peuple”, formule de Michelet dans l’Histoire de France, renvoient ici à la manière dont la littérature dit le peuple : Que dit le peuple ? Et surtout comment le dit-il ? Quelles sont ses façons de se faire entendre (le discours, le cri…
Les “voix du peuple”, formule de Michelet dans l’Histoire de France, renvoient ici à la manière dont la littérature dit le peuple : Que dit le peuple ? Et surtout comment le dit-il ? Quelles sont ses façons de se faire entendre (le discours, le cri, le chant) et quel est son langage (ses langues : idiolecte, sociolecte, parlures diverses, accent) ? Une trentaine de chercheurs ont tenté de mettre en évidence ces voix dans les œuvres littéraires et musicales qui les ont répercutées, fait résonner ou qui ont enregistré leur échec, des voix révolutionnaires et romantiques de L.-S. Mercier ou P.-L. Courier aux voix d’en bas résolument contemporaines de François Bon ou Jean Louvet. Vallès, Zola, Barbusse, Aragon ou Poulaille (une partie des auteurs sur lesquels portent les communications ici réunies) se sont attachés, avec des fortunes diverses, à faire entendre ces voix dans le cadre d’un travail sur et de la “forme” littéraire. Le peuple se décline en paysans, en mineurs, en “javanais” immigrés ; l’écrivain prend la plume du reporter-interviewer, la trempe dans l’encre des journaux du 19e siècle, mène l’enquête ; porte-parole ou témoin, issu lui-même ou non de ce “peuple” aux représentations fluctuantes, il se trouve confronté à la question de la légitimité d’une prise de parole dont les enjeux sont de nature politique autant qu’esthétique.
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