Les demandes de malades incurables de pouvoir bénéficier d’un suicide assisté ont donné en 2008 toute son actualité à ce numéro consacré à la médicalisation de la société. La question de la décision d’interrompre la vie y occupe une place centrale, à…
Les demandes de malades incurables de pouvoir bénéficier d’un suicide assisté ont donné en 2008 toute son actualité à ce numéro consacré à la médicalisation de la société. La question de la décision d’interrompre la vie y occupe une place centrale, à propos de l’euthanasie et des soins palliatifs, mais aussi autour de l’interruption médicale de grossesse, ou des prélèvements d’organes qui supposent une définition de la mort souvent contre-intuitive.
L’interrogation éthique autour de ce problème est une affaire de société, car toute société a besoin de définir ce qu’est la vie et ce qu’est la mort, et ce qu’est un être humain: à partir de quand cette partie du corps de la mère passe-t-elle du statut de chose à celle de personne, et à partir de quand ce corps cesse-t-il d’abriter un être humain? Faute de consensus, le geste du soignant heurte un interdit fondamental, celui du meurtre, qui fonde par la morale la cohésion de la société.
Ce numéro aborde bien d’autres aspects de la médicalisation de notre vie quotidienne, engagés par exemple par les biotechnologies, les manipulations génétiques, la stérilisation volontaire ou la circoncision. L’éthique elle-même s’en trouve interrogée: ne sert-elle pas à produire de la norme dans un contexte devenu moralement incertain? Serait-elle donc le comble de la médicalisation: une obligation individuellement assumée, « évidente », de rechercher son bien-être et celui d’autrui?
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