Exploitant un corpus photographique inédit, ce livre renouvelle la compréhension des rapports entre la photographie et l’anthropologie. À la croisée de l’histoire de l’art et de l’histoire des sciences, il fait dialoguer les questions d’objectivité scientifique avec les expérimentations des avant-gardes artistiques françaises des années 1930.
De l’Exposition coloniale de 1931 aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les photographies de l’ethnologie ont largement contribué à façonner les imaginaires de l’ailleurs et de l’altérité. Face aux nouvelles perspectives que la documentation visuelle ouvre aux chercheurs, un projet visuel est né parmi les ethnologues français, autour du musée d’Ethnographie du Trocadéro puis du musée de l’Homme. Cependant, il donne rapidement lieu à un véritable emballement pour les images, collectées, publiées, exposées, attirant un regard dont l’attrait du primitivisme et le goût du spectacle sont rarement absents. Les images posent alors en creux la question de la relation photographique, de son sens, de sa fonction critique, et de son possible dévoiement.
Du terrain des ethnologues aux archives, des photothèques aux expositions, du laboratoire aux revues, cet ouvrage suit le destin de ces images, pour en questionner les enjeux scientifiques et pédagogiques, commerciaux et politiques.
En 1975, l’anthropologue Margaret Mead regrettait que l’anthropologie fût d’abord une « discipline de mots ». On voit ici comment ce langage a été nourri et tissé par les images.
Avant-propos Introduction I. Le projet visuel de l’ethnologie L’avènement d’un outil scientifique multiple L’emballement pour les images II. L’humanité en spectacle Une « photothèque » au musée de l’homme La tentation du spectacle La relation photographique en question Conclusion Bibliographie Crédits
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